La société a souvent tendance à mythifier ses élites et l’incongru considère que la police malgré toutes ses turpitudes, de Vichy à ses récentes bavures en est une des composantes. Ce qui au moins n’est pas flatteur pour les élites...
Si les médias de Libération à Tavernier, scrutent inlassablement le paysage social sans pudeur pour ce qui concerne la société des « Sans … » (avenir, droits, papiers, abri, logement), il n’en est pas de même pour celle de ses élites.
Si l’on connaît tout ou presque de l’intimité d’Abdelakim Ajimi, on sait peu de choses des problèmes de ce pauvre flic déjà condamné. Car cette condamnation permettra en outre d’occulter les vrais problèmes, et je sais que rien qu’en écrivant ces lignes, la chape de plomb du journalisme de révérence plane sur la liberté d’expression. En effet, qui ose aujourd’hui un peu plus qu’hier faire état des violences policières quotidiennes, violences physiques ou verbales, qui tente de parler objectivement du racisme ou de la xénophobie qui minent cette police républicaine ? Deux principes essentiels sont en vigueur au sein de cette institution : L’esprit de corps aveugle et la Loi du silence.
 - Profession : mystificateur
Seulement voilà, à force de vouloir satisfaire la curiosité malsaine des uns et protéger le confort social des autres, quelques questions simples ne se posent plus dans les médias. Aux bavures de quelques hommes, on oppose un vague problème de formation comme on renvoie à l’éducation la violence des jeunes dans les cités. Ce qui revient à dire que pour les uns comme pour les autres, il s’agit d’un problème d’intégration. Intégration à quoi d’ailleurs ???
Vous voyez cela n’est pas simple, mais soutenir que les policiers qui mortifient puis tuent cette jeunesse ont un problème de formation au maniement des armes ou tout autre objet de contention, c’est un peu fort de café ! Car peu nombreux sont ceux qui ratent leur cible.
A cela vient s’ajouter une autre question aux journalistes qui répètent inlassablement la phraséologie judiciaire : Que signifie exactement "Homicide volontaire ayant entrainé la mort sans intention de la donner" Les sans intentions ne nous préoccupent guère, ce qui compte ce sont les intentions.
Or, il semble que pour un homme, qui plus est policier, qui braque une arme sur la tête d’un autre homme, attaché par ailleurs, en appuyant sur gâchette, il y ait au moins à l’instant de l’acte une intention de donner la mort. Et la mort est irréversible.
 - Un trottoir trop tard.
En décembre 1997, c’était Fabrice FERNANDEZ, il avait lui aussi autour de 20 ans mais plus personne ne s’en souvient de ses 20 ans, même lui n’y pense plus depuis 10 ans. Aujourd’hui, c’est Abdelhakim AJIMI.
L’arme n’est pas la même, mais les discours si !
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