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LE MENSONGE JUSQU’AU BOUT

19 mars 2011

, par l’incongru


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Le mensonge originel.
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Le mensonge d’état
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Le mensonge dans tous ses états
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L’état du mensonge
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Le mensonge en famille
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Le spectacle du mensonge
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Casse toi pauv’ con

Et revoilà donc la guerre et ses va-t-en-guerre ! De la droite à la gauche de la gauche, on n’entend qu’une seule voix : secret défense et tous derrière le boss ! Décidément ces occidentaux ont une bien drôle de manière d’imposer la liberté chez les autres. Parce que c’est facile de larguer quelques tonnes de missiles et de bombes sur un pays de paysans ou de touaregs comme l’Irak ou la Libye, mais quand c’est la Chine qui réprime à coups de massacres et d’enfermement, quand c’est Israël qui bafoue les résolutions de l’ONU, là point de frappes chirurgicales, point de menaces même. Il n’y a personne pour faire le malin dans ces situations ou juste du bout des lèvres pour demander une atténuation de la souffrance des détenus politiques suppliciés dans les geôles de Nétanyahou ou de Hu Jintao. Rappelons pour mémoire que la torture est légale en Israël à condition qu’elle soit pratiquée sous assistance médicale.

Évidemment, pour parvenir à réunir cette unanimité aussi hiératique autour d’une déclaration de guerre à la Libye, il fallait un gros mensonge, plus énorme encore que celui que Bush utilisa pour déclencher la guerre d’Irak.

lundi 31 mars 2003

Le mensonge comme arme de guerre par Élaine Audet et Micheline Carrier

On ne peut s’empêcher de se demander pourquoi il n’y a pas plus de militaires qui « refusent de la faire », comme le chante Boris Vian. Une guerre illégale, illégitime contre un pays souverain, condamnée par le Conseil de sécurité, l’Assemblée générale des Nations Unies et l’opinion publique internationale. Pourquoi sont-ils encore si nombreux à obéir, à marcher au pas, à croire ce qu’on leur dit sans voir ce qu’on leur cache ?

On peut aussi se demander pourquoi un pays veut encore en envahir un autre alors que toute l’histoire du monde montre que les peuples envahis finissent toujours par chasser les envahisseurs quelles que soient la durée ou la dureté de la résistance nécessaire pour y arriver. C’est à cette détermination que les Anglo-américains sont en butte, eux qui croyaient être accueillis en libérateurs et voir la défense militaire irakienne s’écrouler comme un château de cartes.

On n’a pu établir à ce jour aucun lien entre l’Irak et Al Qaeda, ni que ce pays possédait des armes chimiques et de destruction massive, ni que ses fusées avaient une portée suffisante pour atteindre les États-Unis. On peut même présumer que l’Irak, affaibli et appauvri par la guerre du Golfe en 1991, les attaques américaines répétées depuis ainsi qu’un embargo dévastateur n’a tout simplement pas les moyens de posséder de telles armes. À moins que quelque riche pays, ami de circonstance, lui en ait jadis fait cadeau, par exemple, du temps de la guerre contre l’Iran… Pourtant, sans aucune preuve, l’administration Bush n’a cessé de déclarer le contraire pour justifier, à l’encontre du droit international, la "légitime défense" et sa politique d’invasion préventive. Tel est, en ce moment, « l’axe » de la désinformation et du mensonge et il ne date pas d’hier. On connaît les nombreux mensonges de la guerre du Golfe en 1991 avec ses scènes préalablement filmées en studio, les déclarations de l’ambassadrice américaine en Irak assurant Saddam Hussein de la neutralité des États-Unis en cas d’invasion du Koweït, la minimisation du nombre des victimes dans les deux camps et l’exagération de la puissance militaire irakienne, etc. Sans compter les fausses promesses faites aux Chiites et aux Kurdes en cas de soulèvement contre Saddam Hussein, alors que les États-Unis les ont laissés se faire massacrer par l’armée irakienne en décrétant l’armistice, sans entrer dans Bagdad, laissant le dictateur au pouvoir pour y maintenir l’ordre dans un pays en ruines.

C’est sans aucun doute l’Arabie saoudite qui a eu droit à la pire imposture de la part des États-Unis. Voulant obtenir la collaboration de ce pays et y établir leurs bases militaires, les États-Unis ont présenté à ses dirigeants des photos, prétendument prises des airs par des avions espions, montrant les troupes irakiennes massées à leur frontière prêtes pour l’invasion. Jamais les journalistes n’ont pu avoir accès à ces photos et il ne fait aucun doute aujourd’hui qu’il s’agissait de photos truquées. Le plus grand mensonge de l’histoire

Personne n’est à l’abri des mensonges de l’administration américaine, ni ses propres soldats que le gouvernement états-unien expose froidement aux effets de la radioactivité depuis les années 50 et les essais atomiques dans le désert du Nevada jusqu’à la guerre du Golfe et l’intervention en Bosnie, ni ses alliés, ni l’opinion publique internationale. L’empire ne recule ni devant le chantage ni devant l’intimidation pour servir ses propres intérêts et assouvir son désir de dominer le monde. Il est maintenant prouvé que bien avant le 11 septembre 2001, les États-Unis avaient déjà décidé d’envahir l’Afghanistan et l’Irak et s’entraînaient. Les attentats contre les Tours du World Trade Center et le Pentagone leur ont fourni le prétexte qu’ils attendaient. Depuis plusieurs années, des proches de la Maison-Blanche incitaient les présidents successifs à attaquer l’Irak. Deux d’entre eux, Paul Wolfowitz et Richard Perle, avaient écrit à Clinton en janvier 1998 une lettre ouverte dans un hebdomaire exigeant que les Etats-Unis attaquent Bagdad. "Nous croyons que l’Amérique a le droit, selon les présentes résolutions du Conseil de sécurité, de prendre toutes les mesures nécessaires, y compris la guerre, pour défendre nos intérêts vitaux dans le Golfe." (1) Dick Cheney et Donald Rumsfeld avaient co-signé cette lettre. À la suite des attentats du 11 septembre 2001, on a eu droit à des explications bourrées d’incohérences, de contradictions et sans doute au plus cynique et haïssable mensonge de l’histoire. Un an et demi et deux invasions militaires plus tard, l’administration Bush n’a toujours pu fournir de preuves sur ces attentats dont l’auteur présumé, Ben Laden, a disparu miraculeusement dans la nature.

Avant de convaincre le monde entier de son droit d’utiliser la force contre l’Irak, le président George W. Bush a commencé par intoxiquer son propre peuple en le persuadant de la noblesse d’aller vaincre le Mal aux quatre coins du monde et d’y instaurer la démocratie. Un peuple peu difficile à convaincre puisque persuadé depuis toujours de la "mission" salvatrice et quasi-divine des Etats-Unis. Les mensonges de l’administration américaine, répétés à satiété, ont pour objectif de détourner l’attention des véritables mobiles de cette guerre : 1. contrôler le pétrole et d’autres ressources du Moyen-Orient afin de mettre au pas les concurrents européens et asiatiques des Etats-Unis et de sauver économie américaine en faillite ; 2. imposer le nouvel "ordre" américain au Moyen-Orient dont l’instabilité est considérée par les Etats-Unis comme la cause du terrorisme.

La Maison-Blanche a fait croire à la population que Saddam Hussein tomberait rapidement et que le peuple irakien accueillerait les soldats britanniques et américains comme des libérateurs. "(…) De toutes les armes "intelligentes" utilisées pour les conflits modernes, écrit Jérôme Garcin, dans le Nouvel Observateur, les mots sont les plus redoutables : ils camouflent l’horreur, ils détournent du réel, ils inventent une bataille virtuelle - ce sont les compléments directs de la désinformation".

La plupart des médias continuent à relayer de l’information non attestée en provenance des porte-parole anglo-américains, une information qui tend à rendre l’armée irakienne responsable de toutes les infamies. On l’accuse de la famine et de la pénurie d’eau potable, de l’exécution des quatre prisonniers américains montrés à la télévision ou de l’envoi de ses propres fusées sur les populations civiles. Dans cette guerre de désinformation, ce que l’on tait est aussi important que ce que l’on dit. Une propagande mensongère qui jusqu’à maintenant a eu le résultat imprévu de renforcer la solidarité du peuple irakien contre les envahisseurs et de galvaniser les forces qui luttent pour la paix à travers le monde. Les médias canadiens ne font pas exception. Ils font partie de l’entreprise de propagande. Ce semble être le cas de RDI. Des experts militaires à la rescousse des agresseurs à RDI RDI, la chaîne canadienne francophone d’information continue semble se limiter de plus en plus à relayer sans la moindre critique le discours militariste états-unien comme si elle avait reçu des consignes en ce sens. Elle participe ainsi à la désinformation et à la guerre aux côtés des envahisseurs. Au lieu des experts habituels en études stratégiques et diplomatiques, RDI fait appel de plus en plus en plus à des militaires qui n’analysent que les aspects techniques de la guerre, d’un point de vue pro guerre, bien sûr. Ces experts s’identifient souvent aux agresseurs anglo-américains. Le 25 mars, l’un d’eux s’est trahi en laissant échapper l’expression "nos troupes" ! Le lieutenant-colonel Rémi Landry s’indigne que, face à une attaque si disproportionnée envers leur pays, les forces irakiennes utilisent des techniques non conventionnelles de guérilla urbaine qu’il qualifie d’ « actes terroristes ». Un autre jour, lorsque les porte-parole états-uniens disent avoir découvert dans une maison des combinaisons et des masques à gaz contre les armes chimiques, M. Landry déclare que ce n’est sûrement pas pour se protéger d’une attaque chimique de la part des forces anglo-américaines que l’armée irakienne a besoin de telles combinaisons, puisque les États-Unis ont signé la convention internationale contre l’utilisation de telles armes ! Naïveté ou mauvaise foi ?

Lors de la Guerre du Golfe, les États-Unis ont utilisé des bombes à uranium appauvri, causant parmi leurs propres militaires plus de 10 000 décès à ce jour, alors que quelque 183 000 personnes sont atteintes de ce qu’on a appelé le « syndrome de la guerre du Golfe ». Le Pentagone n’a pas protégé ses propres forces armées de la haute toxicité des armes utilisées contre l’Irak et a cherché par tous les moyens et tous les mensonges à cacher au public les conséquences néfastes d’une telle utilisation. L’uranium appauvri, fabriqué à partir de déchets nucléaires, peut tout percer et reste radioactif pendant 4 milliards d’années. En Irak, il aurait fait des centaines de milliers de morts et chaque jour un à deux enfants naissent avec des malformations causées par la radioactivité.

Bien sûr, ceux qui croyaient écraser l’Irak en une guerre rapide parce que le peuple irakien, reconnaissant, leur tomberait dans les bras, ont de quoi s’inquiéter. Les Irakiens, hommes et femmes, non seulement ne se rendent pas à l’envahisseur ni ne fuient vers les pays limitrophes, mais ils rentrent par milliers en Irak pour lutter aux côtés de leurs compatriotes afin de libérer leur pays. Alors, tous les moyens sont bons du côté des envahisseurs pour camoufler leurs bavures et leurs erreurs, la première erreur étant d’avoir déclenché cette guerre, et la seconde, de se croire invincibles.

Ou alors on peut aussi fabriquer un assemblage de petits mensonges généreusement distillés dans les médias. C’est plus subtil mais tout aussi efficace, en tout cas jusqu’au déclenchement des hostilités.

La recette :

➢ Tout d’abord, il faut dénicher ceux qui vont pouvoir improviser un pseudo gouvernement de transition, en somme l’opposition à Mouammar Kadhafi. Deux ou trois types que personne ne connaît sont reçus à l’Elysée et présentés comme ceux venant demander le secours de la France pour libérer la Libye. Qui sont-ils, que feront-ils, quel est leur programme de l’après Kadhafi ? Peu importe, puisque la France a déjà pris la décision de renverser le régime. Bien mélanger mais pas trop, au cas où certains éléments remonteraient à la surface après l’intervention.

➢ Ensuite, il faut trouver les moyens du consensus pour lier le tout, et là ça n’est pas très difficile, puisque le gouvernement français qui répète inlassablement qu’il travaille et travaille encore, concentre ses actions sur les aspects émotionnels des évènements. Regardez, Michèle Idiote Marie a travaillé jusqu’au dernier jour de son mandat de ministre des affaires étrangères. La veille de son débarquement elle était encore au chevet de son ami ben Ali en villégiature chez l’émir du Koweït. Si ce n’est pas de la conscience professionnelle ça ! Donc, pour susciter l’émotion, il faut créer le traumatisme. Mais la tâche est rude car aucune image ou très peu ne nous parviennent de ces fameux massacres en Libye. Alors, les dépêches d’agences répètent sans retenue que les troupes loyalistes bombardent le peuple. On voit toujours le même avion dans le ciel et le même type en train de gueuler sur une civière, mais on passe vite à autre chose. Bien saupoudrer, mais sans excès.

➢ La diplomatie avec son concert de klaxons et son lâcher de ballons, où l’on peut voir arriver la mère hilarante Clinton toute guillerette et visiblement contente d’être dans la cour de l’Elysée, ayant certainement oublié la gravité de la situation et ce pourquoi elle était venue : Une déclaration de guerre, rien que ça. De fait, la diplomatie a un passage obligé par la ligue arabe qui doit acquiescer sans commentaires. Alors on feint de demander leur aval pour une intervention militaire ciblée et limitée. Vous allez bientôt la voir l’intervention militaire limitée et vous allez trouver le temps long… Pour résumer, la ligue arabe c’est un peu le conseil de sécurité de l’ONU pour Israël. Ses résolutions ou ses décisions, les pays arabes s’en tamponnent le coquillard. D’autant plus qu’au sein de ligue arabe, il y a le Koweït et le royaume liberticide de Bahreïn siège de quelque vent de contestations et de répressions sanglantes. Voilà donc pour la fameuse coalition bien fissurée, le ballet diplomatique et ses entrechats, sans oublier le passage obligé par l’opinion des cimes. On pense sans détour à questionner Jack Lang et surtout Jacques d’Attali qui a un avis sur tout mais surtout un avis. Bizarre d’ailleurs, que l’on n’ait pas entendu d’Ormesson sur le caractère colonial de cette guerre, mais peut-être est-il déjà en train de sucrer les fraises de la victoire ? Bien mélanger, sans amalgamer et sans arrière-pensées.

➢ L’assaut final donné par la France avec des avions français sur ordre du président français doit surtout recevoir l’appui sans réserve des autres puissances. Sinon il y a question, et s’il y a question il y a problème, et vous allez voir la tête du problème dans quelques mois. Mais pour l’instant la question est : Qu’est ce qui pousse la France à en vouloir autant à la Libye ? La réponse est dans la question suivante : Qu’est ce qui pousse Sarkozy à en vouloir tellement à Kadhafi ? La même question s’était posée pour les relations BUSH/HUSSEIN, et pourtant la guerre a bien eu lieu. Voilà donc des individus qui règlent leurs comptes personnels, leurs petites humiliations réciproques à coup de canons et de chair à canons. Et si Kadhafi est accusé d’être à moitié fou et d’être perfusé aux substances hallucinogènes, on sait que chez nous, Sarkozy fût, il n’y a pas si longtemps, accusé à tort évidemment, par le fils Bedos de VRP cocaïné. Et vous savez quelles substances les américains donnaient à leurs troupes pendant la guerre du Vietnam ? La réponse est dans la question précédente.

➢ Le dénouement risque de ressembler davantage à un dénuement, car à vouloir croire que les seules frappes aériennes suffiront à soumettre une nation, c’est s’engouffrer dans un bourbier identique à celui de l’Irak. Dans quelques semaines, quand la résistance n’aura pas cédé, il faudra bien ou se retirer et s’asseoir sur son orgueil d’impuissance occidentale ou organiser une intervention terrestre avec son cortège de corps à corps sanguinaires, ses viols, ses tortures et ses bordels de campagne laissant sur leur trace une image indélébile de barbarie pendant plusieurs générations. Quelle relation aurons-nous ou pourrons-nous avoir dans quelques semaines ou dans quelques mois, avec ce peuple que nous allons saigner et faire souffrir à coups de frappes chirurgicales pour éliminer un dictateur que nous avons armé et reçu en grande pompe dans les jardins de l’Hôtel Marigny ? Sommes-nous certains que la majorité du peuple Libyen souhaite notre intervention directe ? Ne serait-il pas plus judicieux de donner les moyens à l’opposition de se défendre ? En tout état de cause, l’incongru peut déjà prédire qu’à l’issue des combats, Sarkozy posera un pied symbolique sur le territoire libyen en descendant majestueusement de son avion « Bling-Bling ». Et c’est cet acte fabriqué qui servira de prélude à la campagne électorale de 2012. Tuer pour être élu, un des gestes fondateurs de notre mission civilisatrice.

C’est dire si nous sommes devenus un peuple culturellement et intellectuellement moyen. Heureusement que nous possédons des avions de combat pour masquer notre médiocrité et nos tares derrière des écrans de fumée noire. Car cette guerre contre la Libye est une affaire franco-française et il ne faudra pas s’étonner de voir détonner quelques bombes dans nos espaces publics et ce dans peu de temps.

Le vacarme médiatique autant que le fracas dominical de tous les clochers nous rendent dociles et les quelques velléités de révolte qui nous animent de manière intermittente font très souvent office de catharsis où maîtres et esclaves retrouvent leur place originelle. Nous naissons dans une nasse au creux d’un monde aux abois et la masse des captures ne nous donne aucune vigueur suffisante pour nous en sortir. Nous nous soumettons au mensonge sans nous interroger et ce n’est pas son ampleur qui compte, non, c’est ce que l’on en fait et comment on le travestit par une mise en scène bien rodée jouant sur des peurs ancestrales.

On se souviendra longtemps des élucubrations de Michèle Idiote Marie sur le savoir-faire reconnu internazionalement de nos forces de l’ordre et leur capacité à mater les révoltes. On se souviendra tout aussi bien de ses escapades aéroportées en famille chez son ami Ben Ali pour négocier la vente d’appartements pendant que le pays se libérait du joug de ce même ami. Mais on ne se souviendra jamais de sa capacité à mentir effrontément dans l’arène de la démocratie et on ne se souviendra guère plus du déplacement officiel organisé par notre petit Nicolas pour les obsèques d’un autre dictateur en terre polonaise. Pas plus que l’incongru n’oubliera jamais l’incartade de leur ami Kadhafi plantant sa tente dans le parc de l’Hôtel Marigny. C’était en 2007.

Les amis de Sarkozy ont du plomb dans l’Heil.

L’expérience nous montre qu’un gouvernement ne sait pas tenir au delà d’un mois de troubles sociaux graves paralysant le pays. Au delà, c’est le carnage ou la fuite. De la révolution des œillets à la révolution tunisienne en passant par mai 68, décembre 95 ou la révolution orange en Ukraine, tout nous pousse à penser que le délai de résistance d’un état à la contestation est limité. Évidemment, on raconte à chaque occasion que les révolutions bénéficient de soutiens extérieurs, politiques et financiers. Certes, on imagine mal Ben Ali financer et organiser la révolte dans son propre pays alors que lui, sa famille et Frédéric Mitterrand coulent des jours heureux en spoliant le pays jusqu’à l’étrangler. Mais il n’en demeure pas moins vrai qu’à la base de ces révolutions, il y a soit des dictateurs, soit des fraudes électorales, soit un peuple à l’agonie et on ne peut déterminer si les soutiens ou les financements extérieurs sont la cause ou la conséquence de ces troubles. Toujours est-il que nous voilà encore à la ramasse sur la Tunisie et la Libye et il n’y aura bientôt plus aucun pays d’Afrique où nous pourrons mettre les pieds sans être considérés comme Persona non grata, alors qu’il suffirait d’un tout petit mois de conscience sociale pour éliminer notre potentat. Dommage que les peuples ne sachent pas se concerter car l’avion présidentiel tunisien était prêt pour Malte avec l’or du régime et aurait pu faire un petit détour par Tripoli et Paris, histoire de rentabiliser le voyage. Enfin, nous n’en sommes pas là, en France nous avons des élections où le président est désigné avec moins de 1% des électeurs inscrits. Les affaires et les scandales coulent des jours heureux, nous condamnons les élus qui ont trempé dans les fraudes électorales, ils se représentent et se font réélire et tout le monde trouve cela normal. La France est un grand pays de tolérance surtout vis à vis de ses élites décadentes.

« La misère des villes a partout la même haleine de fricot et de latrines » F. Mauriac.,

Les vieux remugles morbides de cette humanité agonisante, où il n’est de puissants que par la richesse matérielle et la cooptation, émanent du fond commun des sectes comme des clans. Ce sont surtout les signes avant-coureurs d’une usurpation sans limites des pouvoirs, qui repose sur la perversion oligarchique du système démocratique et nous fait petit à petit, avec une inénarrable obscénité et une arrogance sans vergogne, plier les genoux. Cette pratique semble gouverner le mode de pensée global au détriment de toute idée d’évolution sociale collective, comme si faire souffrir l’autre pour devenir plus puissant tenait soudain de la dimension humaine ostentatoire.

L’actualité nous en offre la triste vitrine. Les évènements les plus inconcevables, les agissements les plus insoutenables nous sont relatés chaque jour avec une farouche insistance au point d’en devenir invraisemblables. Au milieu d’un flot incessant d’informations réconfortantes ou d’une banalité affligeante, parade en harmonie, comme dans un tourbillon vertigineux, ce que la race humaine a inventé de plus sordide : trafics d’enfants sur les ruines d’Haïti, orgies romaines d’adolescentes prostituées dans les palaces ou sur les yachts des dirigeants, ventes d’organes dans les rues de Rio, viols massifs et en réunion par les pédophiles du Vatican, destruction totale de pays au nom du mensonge d’état et par soumission aux lobbys, ruine des peuples et de leur culture, tortures, massacres et enfermements des dissidents pour solde de tout compte.

L’incongru présente par avance ses excuses aux illustres prédateurs qui ne seraient pas cités ici par manque de places ou par omission.

L’incongru doute et s’emporte, on se demande pourquoi, alors que dans les milieux autorisés on annonce la maîtrise imminente d’un cataclysme nucléaire avec trois camions de pompiers. Rassurant non ?

Voici venu le temps de l’anesthésie générale pour les populations occidentales.

« Alea jacta est ! » Le mensonge est roi.

Selon toute vraisemblance et de manière inflexible, la mort aura raison de nous et de tout le vivant qui nous entoure. Et pourtant, chaque jour nous agissons comme si de rien n’était, comme si nous bâtissions l’éternité dans un cosmos pourtant hostile. Notre civilisation est finissante mais avant que de s’éteindre, l’espèce humaine devient quelconque au point de ne plus surprendre personne. C’est un constat triste mais notre aveuglement laisse souvent la place à la haine.

« Ce qui fait la vraie valeur d’un être humain, c’est de s’être délivré de son petit moi » Albert Einstein


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