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N°5 - Octobre 1997

Octobre 1997

, par l’incongru


Journal satanique à ne pas mettre entre toutes les mains

Après les cercles de qualité et les pince-fesses des processus managériaux, voici venu le temps des jeux virils et du coaching sportif en entreprise.
C’est fâcheux de devoir s’occuper de telles absurdités mais la fourberie s’insinue avec tant de force dans nos vies, que nous devons nous en inquiéter. Parlons clair : dans le monde du travail, il y a ceux qui vous font marcher et ceux qui vous font courir, et parfois ce sont les mêmes. Parmi ceux qui marchent, la grande majorité le fait pour jouer dans la cour des grands et parmi ceux qui courent, la quasi-totalité le fait par goût du sport ou presque.


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Tous dans le même bateau ou pas.

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Cliquer pour tout savoir sur l’esclavage moderne.

Pour illustrer ce que signifie le sport en entreprise, faisons ensemble un bref retour vers le passé. Il fut un temps révolu où pour avoir son congé le dimanche, le manant, le pleutre ou l’esclave - mais c’était la même chose - se coltinaient la messe obligatoire. Ça c’était le côté désagréable, mais cette messe avait l’avantage de faire croire à l’endimanché de fortune qu’il était devant le créateur, pour un instant seulement, l’égal de son bourgeois de maître, même s’il n’était assis que sur un banc, voire carrément debout, et sans comprendre un traître mot aux mystères du latin. Cependant, le gueux pouvait à loisir s’approcher de not’ bon maître, voire lui présenter sa progéniture aux bonnes joues, mâle ou femelle suivant la sensibilité ou les besoins du fouette-cul. Mais comme vous le savez ces temps sont révolus et de nos jours personne n’oserait imaginer tel stratagème. L’exploitation de l’Homme par l’Homme ayant cessé d’être en octobre 1917, le trafic des êtres humains est impensable de nos jours.


Quoique, se ravisant l’incongru soupçonne fortement ces dérivés de pince-fesses en forme de compétitions sportives organisées par les directions d’entreprises, de servir des intérêts autres que le goût du sport. Car parmi tous ces émules on ne sait plus dire où sont les mules, et même si les recherches anthropologiques se poursuivent, certaines attitudes réactualisées ressemblent étrangement à celles du temps jadis. Préparation mentale, gestion du stress ou cohésion d’équipe : les valeurs et méthodes du coaching sportif sont de plus en plus utilisées par les entreprises soucieuses des performances et du bien-être de leurs salariés. Aimé jacquet et autres consorts invités aux conventions annuelles de grands groupes pour témoigner de leur expérience au plus haut niveau, la recette managériale est aussi vieille que les parallèles entre performance sportive et réussite professionnelle. Mais ces dernières années, beaucoup d’entreprises ont décidé de quitter le registre de la métaphore pour inciter leurs équipes à mouiller le maillot.

L’incongru sait que certains pompe-la-sueur vont jusqu’à stimuler les vilains à coups de tapettes sur le pétrousquin lors d’escapades sur les footpaths. La rumeur circule dans les chambrées que si les pue-la-sueur ne ramènent jamais de maillots, coupes ou autres médailles de ces challenges, c’est que d’autres récompenses les attendent.

D’aucuns diront que tout cela n’est que basses calomnies et vilénies nuisant à la beauté et à la noblesse du sport, mais attention au revers de la médaille… Voilà, c’était tout pour ce mois-ci.

"Le véritable esprit sportif participe toujours de l’esprit religieux."

André MAUROIS

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